Harry Winston Opus 14
Harry Winston Opus 14 – For Old Time's Sake
Un volant qui, tout en rondeurs, se détache de l’habitacle d’une old timer garée devant un American Market peuplé de jukeboxes aux contours bakélite… Telles sont les références qui colorent ce 14ème chapitre.
Par Joel Grandjean
Rédacteur en Chef
Les collectionneurs s’en étaient inquiété. La saga des Opus allait-elle s’arrêter suite au rachat par le Swatch Group de la prestigieuse enseigne? Rien n’a filtré ni sur les intentions du nouvel acquéreur, aux portes de Baselworld 2013, ni sur le nom des horlogers éventuellement appelés à poursuivre ce que l’histoire horlogère contemporaine a baptisé la Saga des Opus. A chaque fois, c’est pareil, on se demande comment un tel secret peut rester à ce point gardé sachant à quel point il doit pouvoir compter sur un grand nombre de compétences.
L’Amérique en décor, un système jukebox breveté
En 2015, Harry Winston rédicive donc, du côté de Baden-Baden, face à la presse mondiale et aux amis de Harry Winston! Hier (le 27 octobre 2015), le voile est levé sur l’Opus 14, une incroyable construction micromécanique qui permet aux deux horlogers Franck Orny et Johnny Girardin d’imposer leur vision et de sortir de l’ombre. Soudain, à l’issue d’un suspens savamment entretenu, leur pièce et ses 1'066 composants surgissent, telle une silhouette architecturalement plantée en noir et blanc dans un décor Route 66 balisé de motels étape. Typique, clin d’oeil à cette Amérique d’où vient la marque, à cette étoile posée au sol façon Hollywood Walk of Fame, sur laquelle la griffe originelle de Harry Winston a été invitée à laisser sa trace.
Si l’hommage rendu met en scène un mythe des années 50, le jukebox, les trois disques pourtant creusés de fins sillons et logés chacun dans son magasin, ne sont pas là pour jouer un rock’n roll délicieusement désuet. Ils tournent tour à tour au rythme d’indications temporelles, selon qu’on les sollicite au moyen d’un poussoir situé à 4 heures et d’un bras qui va les chercher: il y a le disque du GMT – dédié à un deuxième fuseau horaire – celui de la date et celui qui porte, en ses creusures, l’étoile du Sieur Harry Winston.
Quant au 4ème disque, celui de l’heure locale, il a été arrimé à 9h et son état statique tranche avec le comportement des trois autres qui, comme les maxi 45 tours appelés par un bras mobile au travers d’une vitre, tournent avec précision en un ballet où rarement science chronométrique ne se sera à ce point entichée de ludique.
Territoires compliqués et innovants
Une telle maîtrise de la miniaturisation, solide au point de pouvoir être installée au poignet, ça valait bien un brevet. Harry Winston, passée maître de la complexité en horlogerie, a doté son Opus 14 de deux réserves de marche indépendantes, reliées tout de même à la même tige et au même mécanisme de remontage. L’une indique les 68 heures d’autonomie, l’autre garantit jusqu’à cinq allers-retour du disque. De quoi offrir à ses entourages, une fois le remontage effectué, un concentré de bonheurs visuels.
La sortie de l’Opus 14 n’a pas déçu les ultra exigeants que sont les grands collectionneurs. Elle poursuit en la transcendant cette aventure humaine et horlogère qui a permit à une marque à connotation principalement joaillière de se hisser en un temps record – de 2001 à 2015 –, au rang enviable de signature horlogère d’excellence synonyme de grandes complications et d’innovations. Histoire à suivre.
La nouvelle Harry Winston Opus 14 en vidéo
